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Assis côte à côte ils s’ignorent.
Ne pas se toucher, règle d’or !
Le nez plongé vers un écran,
Ils ne voient pas passer leur temps.

La vie est là qui les appelle
Emplie d’espérances nouvelles,
De joies, d’aventure et d’amour,
Mais à ce cri ils restent sourds.

Assis côte à côte ils ignorent
Que le plus beau se vit dehors.
Ils se croient maîtres du destin,
Ignorant qu’ils n’ont plus la main.

Englués, cernés d’illusions,
Noyés au fond de leur prison,
Les heures défilent, pâles et creuses,
Les privant de pensées heureuses.

Assis côte à côte ils s’évitent.
Sans réfléchir, leurs doigts s’agitent.
La tête penchée, le dos voûté,
A l’arrêt comme envoûtés,

Zombifiés, le regard sombre,
Frêles et dociles comme des ombres,
Ils sont perdus dans l’univers
Virtuel de robots pervers.

Au-dessus d’eux le soleil brille ;
Sous leurs pieds la nature fourmille ;
Tout autour dansent leurs prochains
Qui se parlent et se tiennent la main :

Coupez tout ! Réveillez-vous !
Revenez-nous ! Revenez-nous !

Il est l’heure : créons le monde,
Rions, entrons dans la ronde !
Sortons nos âmes de la nuit noire
Et cultivons enfin l’espoir…

Coupons tout, réveillons-nous
Revenons à nous, rien qu’à nous.
Maintenant.